C’est dans les heures les plus sombres que naissent les lumières de l’espoir. En RDC, terre de richesses et de tourments, le véritable changement ne peut éclore que d’un sursaut collectif, d’une prise de conscience profonde des maux qui rongent le tissu social, politique et économique.
Ces maux, trop longtemps tus ou minimisés, exigent un regard lucide, une reconnaissance courageuse de leur emprise, non pour accuser sans fin, mais pour comprendre, analyser et transcender. Ainsi naît l’espoir d’une transformation durable, fruit d’une introspection sincère et d’un désir partagé de bâtir un avenir différent.
Or, cette quête de renouveau ne saurait s’arrêter aux constats. L’éveil des consciences doit se traduire en actes, en solutions qui transcendent les clivages et les intérêts partisans. Le changement véritable, celui qui gravera son empreinte dans l’histoire, s’épanouit dans l’unité, le dialogue inclusif et une action concertée portée par tous. Il appelle à des compromis éclairés, à une volonté sincère de servir le bien commun.
Mais alors que l’on espérait une rupture avec les pratiques d’un autre âge, les récents ajustements au sein des FARDC apparaissent comme une sinistre danse de chaises musicales. Ainsi, le lieutenant général Jules Banza Mwilambwe a été promu chef d’état-major général des FARDC, succédant au général Christian Tshiwewe, tandis que le lieutenant général Ichaligonza Nduru Jacques s’est vu confier la charge d’état-major général adjoint chargé des opérations et renseignements.
Aux renseignements militaires, le général major Makombo Muinaminayi Jean Roger prend les rênes, tandis que le général de brigade Mulume Oderwa supervise désormais les opérations, et le général de brigade Mbuyi Tshivuadi se voit attribuer la responsabilité de l’administration.
Ces mouvements, loin d’incarner un vent de renouveau, s’apparentent à un jeu d’apparences. On remplace les noms sans changer les pratiques, offrant à ceux qui espèrent des réformes une illusion fugace, une façade habile mais vide. La véritable transformation, celle qui libérerait les FARDC et la RDC des chaînes de la médiocrité et des divisions, demeure une chimère.
Le tribalisme, ce poison insidieux, gangrène les fondations mêmes de l’unité nationale. Dans les nominations, il ne s’agit plus de compétences ni de mérite, mais d’appartenances ethniques et d’alliances politiques. Les FARDC, miroir des tensions sociales, peinent à se hisser au-dessus de ces querelles intestines pour incarner un rempart solide face aux défis du pays.
Et que dire de la corruption, cet autre mal pernicieux qui sape chaque tentative de réforme ? Les fonds destinés à la logistique militaire disparaissent dans des labyrinthes d’intérêts personnels, les promotions se monnayent, et la gestion des ressources humaines se dilue dans l’opacité. Cette corruption systémique, loin d’être une simple anomalie, est devenue un rouage essentiel d’un système qui étouffe toute velléité de progrès.
L’inversion des valeurs vient parachever ce tableau sombre. En RDC, le travail acharné et l’intégrité ont cédé le pas à l’arrivisme, et les figures publiques, plutôt que d’incarner l’exemple, deviennent les symboles d’une société en perte de repères.
Et pourtant, l’espoir demeure. Un aggiornamento s’impose, un renouveau qui transcende les discours et s’incarne dans des actes. Redonner vie à la méritocratie, éradiquer la corruption avec une volonté farouche, et insuffler aux jeunes générations une éthique renouvelée sont des pistes lumineuses vers un futur plus juste. Mais cette renaissance nécessite un leadership fort, un engagement sincère et une vision partagée.
Le président, dans son appel à la jeunesse pour barrer la route aux manipulateurs et dénoncer les ennemis de la nation, porte en lui les germes de la division. Et ses adversaires dénoncent avec vigueur ses propres contradictions, accusant son régime de nourrir corruption et divisions.
En définitive, les récents remaniements au sein des FARDC, aussi symboliques soient-ils, ne sauraient masquer l’urgente nécessité de réformes profondes. Sans une rupture véritable avec les pratiques du passé, la RDC continuera à tourner en rond dans un cycle de frustrations et d’instabilité.
Le peuple congolais mérite mieux qu’une illusion de changement. Il mérite une renaissance véritable, où lucidité, courage et engagement collectif s’allient pour écrire une nouvelle page de son histoire.
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