Les camps de déplacés de Mugunga et de Bulengo se vident, comme si une main invisible guidait ces âmes errantes vers un paradis perdu.
Ah, quelle scène pittoresque que celle de la route Goma-Sake, bordée par des dizaines de déplacés, chargés de leurs maigres possessions, attendant patiemment ou désespérément un transport promis par les autorités locales. Promis, mais qui, comme tous ces engagements, semble n’être qu’un mirage dans ce désert de promesses politiques.
On leur a dit de partir, voilà tout. « Rentrez chez vous ! » leur ordonne-t-on, comme si les villages qu’ils ont fui, dévorés par la violence et le chaos, étaient soudain devenus des havres de paix. Les déplacés, eux, n’ont d’autre choix que de se soumettre, bien que la terreur qui les a chassés de chez eux rôde encore dans les collines de Masisi et les vallées de Walikale.
Ce détail, bien sûr, est secondaire. Qu’importe que les viols et les affrontements continuent, que l’État n’y ait toujours pas planté son drapeau ? L’essentiel est ailleurs : il faut vider les camps, coûte que coûte.
Les humanitaires, avec leur compassion bureaucratique, vous diront que 80% de ces déplacés veulent rentrer chez eux. Certes, qui ne souhaiterait pas retrouver la terre de ses ancêtres ? Mais ce retour est-il vraiment volontaire lorsque l’on vous pousse hors de votre abri de fortune, en fermant les yeux sur ce qui vous attend de l’autre côté ?
« C’est le gouvernement qui nous presse de partir », murmure une déplacée, désabusée. Partir, oui, mais pour aller où ? Revenir sur une terre que l’on a quittée en courant, fuyant des monstres que l’on croyait endormis, mais qui, visiblement, sont toujours bien éveillés.
Et puis, ne l’oublions pas, ces déplacés sont bien utiles. Ils sont l’arme secrète du gouvernement de Kinshasa, des otages politiques brandis pour attirer l’attention, pour faire bonne figure.
Ah, ces séances photo, où des politiciens corrompus viennent se pavaner parmi les démunis, les yeux pleins de compassion feinte, juste le temps d’immortaliser leur bonté factice. Les déplacés, eux, restent là, à attendre, à survivre, tandis que leurs maigres aides sont détournées avec une audace presque admirable.
Quelle ironie que ces dirigeants, si prompts à détourner les fonds humanitaires, soient les mêmes qui pressent ces déplacés de rentrer dans des villages qu’ils n’ont jamais daigné sécuriser.
Mais ne vous inquiétez pas, tout cela est orchestré pour leur bien, nous assure-t-on. Le retour est inévitable, la fermeture des camps, imminente. Que les déplacés se rassurent, les véhicules promis viendront… peut-être. Un jour.
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