Dans les méandres des vastes forêts de l’Est de la RDC, un rapport de « Never Again » éclaire les ténèbres de l’instabilité et de l’insécurité qui y règnent.
Cet écrit détaillé, fruit d’une analyse rigoureuse, révèle les causes profondes et structurelles de ce chaos incessant, bien connues des acteurs locaux et internationaux.
En novembre 2022, les pourparlers avec le Président Tshisekedi, alors nouvellement élu, échouent. La résurgence du M23 n’est que le prélude à une escalade dramatique de la violence, entraînant des déplacements massifs de populations sans pour autant apporter une résolution aux problèmes sous-jacents.
Malgré les efforts titanesques du gouvernement pour renforcer les Forces Armées de la RDC (FARDC) via des alliances avec les FDRL, le recrutement de mercenaires occidentaux, et des accords militaires avec des pays voisins comme le Burundi et certaines nations de la SADC (Afrique du Sud, Malawi, Tanzanie), les résultats probants se font cruellement attendre.
En Ituri, les Codeco, alliés du gouvernement central intensifient leurs persécutions contre les hemas, tandis que les ADF continuent de bénéficier du soutien des leaders locaux, certains ayant même accédé à des postes ministériels.
Joel Kitenge, communicateur de l’UDPS, dénonce régulièrement l’implication de certains ministres dans ce chaos, accusant Muhindo Nzanghi, Julien Paluku, et Mbussa Nyamwissi d’entretenir des groupes armés et des milices privées.
Le rapport met en lumière un aspect sinistre de cette crise multiforme : la propagation et l’alimentation d’un discours de haine par le gouvernement congolais, ciblant spécifiquement la communauté tutsi en les assimilant systématiquement au M23.
Cette systématisation de la haine fait de nombreuses victimes au sein de la communauté tutsi, y compris parmi les adversaires déclarés du M23.
L’exploitation illégale des minerais, le braconnage, et la déforestation alimentent la motivation des divers groupes armés et de leurs leaders, les FDLR en tête. La prolifération des armes parmi les civils exacerbe l’insécurité, peignant un tableau humanitaire désastreux.
En 2023 seulement, on compte 7,2 millions de déplacés internes et plus d’un million de réfugiés dans les pays limitrophes. Le rapport de « Never Again » appelle à une volonté politique soutenue pour analyser et résoudre les causes profondes de cette instabilité et insécurité récurrentes.
Les solutions ne manquent pas. En priorité, la protection des civils doit être renforcée par des mécanismes institutionnels contre l’impunité. Une réforme en profondeur du secteur de la sécurité et la mise en place d’un programme de démobilisation et de réinsertion des groupes armés sont essentielles.
Un dialogue inclusif est impératif pour analyser les causes réelles et proposer des solutions durables.
Investir massivement dans les infrastructures et permettre l’accès aux besoins de première nécessité est crucial pour lutter contre l’insécurité.
Réguler le secteur minier pour couper les ressources aux prédateurs et assécher les réseaux criminels est une autre priorité. Le rapport insiste également sur le renforcement de la diplomatie régionale pour apaiser les tensions entre États.
Il appelle à renforcer les capacités locales de médiation, impliquant les acteurs de la société civile et les autorités coutumières.
La responsabilité de recouvrer la paix et la stabilité en RDC incombe non seulement au gouvernement, mais aussi à toutes les forces sociales.
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