La situation des déplacés internes dans les camps autour de la ville de Goma est désastreuse. Le 7 mars 2024, Médecins Sans Frontières (MSF) a dénoncé la présence croissante d’hommes armés dans ces camps. En parallèle, les jeunes locaux du mouvement « Goma Actif », qui soutiennent les déplacés en l’absence d’une aide adéquate et coordonnée du gouvernement et des organisations internationales, alertent également sur la détérioration des conditions sanitaires dans ces camps.
Les camps de déplacés à l’ouest de Goma, notamment ceux de Lac Vert et de Bulengo, se situent dans des zones où le gaz méthane a déjà causé des victimes par le passé. Cette proximité pourrait entraîner, dans les prochaines années, l’apparition de maladies dont l’origine pourrait être difficile à identifier. Si ces maladies sont contagieuses, elles risquent de menacer toute la région des Grands Lacs.
Lors de sa récente visite de travail à Goma, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a souligné l’augmentation significative des violences sexuelles dans les camps autour de Goma. Dans le camp de Bulengo, les femmes ont témoigné de leurs attaques lorsqu’elles cherchaient du bois pour cuisiner, certaines étant même contraintes à la prostitution pour survivre. La situation globale dans les camps de déplacés est donc une véritable catastrophe humanitaire.
Face à cette situation, une question se pose : pourquoi les déplacés ne retournent-ils pas chez eux, alors que certains témoignent d’une situation sécuritaire stable dans leurs villages d’origine ? À Kanyabayonga et Kirumba dans le Sud-Lubero, par exemple, les habitants n’ont pas fui l’arrivée du M23/AFC. Pourquoi donc les camps de déplacés de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo persistent-ils ?
Il est important de noter que toutes les personnes vivant dans les camps de déplacés ne fuient pas la guerre. Un nombre considérable de résidents de Goma se rendent dans les camps dans l’espoir de bénéficier de l’aide humanitaire. Ces derniers dissuadent les vrais déplacés de rentrer chez eux, car ils perdraient ainsi l’accès à cette aide. Les déplacés sont devenus une manne financière pour les organisations humanitaires internationales, qui utilisent leur présence pour obtenir d’autres aides, souvent détournées et qui n’atteignent pas les véritables bénéficiaires.
Le gouvernement utilise également les déplacés comme un outil politique pour démontrer que les populations fuient l’arrivée du M23/AFC. Par la décision N°01/1069/CAB/GP-NK/2024 du 25 avril 2024, le gouverneur militaire par intérim, le Général Peter Chirimwami, a interdit toute sensibilisation des déplacés visant à les encourager à rentrer chez eux, considérant cela comme une haute trahison et une complicité avec l’ennemi. Il est donc devenu très dangereux d’inciter les déplacés à retourner dans leurs villages. Un certain commandant Muzalendo, surnommé « Defender », a été placé sur la route Goma-Sake pour empêcher tout mouvement de déplacés voulant rentrer chez eux.
La situation à Rusayo, au nord-ouest de Goma, est également préoccupante. L’insécurité provoquée par les Wazalendo et les FDLR y empêche les habitants de revenir, créant ainsi le chaos et forçant les populations à fuir, ce qui permet aux groupes armés de s’installer. Le gouvernement semble encourager ce chaos pour gonfler les camps de déplacés autour de Goma.
La communauté des déplacés, principalement composée de Hutus congolais, manque d’une prise de conscience et d’une analyse stratégique. Leurs leaders mobilisent les jeunes pour se battre en tant que Wazalendo, attirés par les financements du gouvernement. Cette communauté critique même les Nande du Sud-Lubero, qui n’ont pas fui l’arrivée du M23/AFC, au lieu d’analyser les conséquences de maintenir leurs propres membres dans les camps.
Même si les déplacés souhaitent rentrer chez eux, ils se heurtent à des difficultés dues aux tracasseries permises par les FARDC et les Wazalendo, autorisées par le gouvernement. De plus en plus de jeunes prennent conscience de cette situation et veulent rentrer, mais la peur des informateurs des services de renseignement (ANR) déjà présents dans tous les camps de Goma les en empêche. Les experts demandent à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de mener des enquêtes indépendantes pour déterminer les dangers sanitaires auxquels les déplacés sont exposés.
Le temps révélera la vérité.
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