Le lac Kivu, ce vaste miroir d’eau qui borde le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, porte en son sein une tristesse infinie, un écho funèbre que rien ne semble apaiser.
Hier, c’était une nouvelle tragédie qui s’inscrit dans la longue liste des drames vécus par ses rives, un naufrage qui emporte avec lui des centaines de vies, comme des étoiles éteintes avant même d’avoir brillé.
Le bateau MV/Merdi, chargé de passagers et de produits vivriers, s’est englouti dans les profondeurs sombres du lac, à quelques mètres seulement du port de Kituku, laissant derrière lui une clameur sourde, un désespoir palpable.
Chaque naufrage, chaque accident est une autre pierre déposée sur l’autel de l’insouciance, un sacrifice inutile à l’autel de la corruption et de la négligence.
Les bateaux sur le lac Kivu, tout comme les avions qualifiés de « cercueils volants » par les autorités elles-mêmes, sont des instruments de mort. Trop souvent, ils partent en défiant toutes les réglementations : la surcharge évidente, les conditions météorologiques ignorées, les maintenances inexistantes. La tragédie du MV/Merdi n’est que le dernier chapitre d’un livre de désastres qui semble ne jamais vouloir se fermer.
Les passagers du bateau, innocents et confiants, ne se doutaient probablement pas que leur voyage deviendrait une épreuve de survie.
Au départ de Minova, cette ville qui se bat contre l’isolement, ces voyageurs fuyaient les terres prises en otage pour atteindre Goma, porte d’un espoir fragile. Mais le lac, ce géant silencieux, est devenu leur tombeau.
Sous le regard impuissant des habitants de Goma, qui attendaient leurs proches sur le quai, le bateau a chaviré, sombrant peu à peu, aspiré par la fatalité de l’ignorance collective.
Des vies se sont effacées, des cris se sont noyés dans les flots, et le silence de la mort a recouvert l’horizon.
Ce drame est révélateur d’une défaillance systémique. Les infrastructures qui devraient protéger les voyageurs sont absentes, et la corruption s’infiltre à chaque étape, de la régulation des transports à l’entretien des embarcations.
Le port de Kituku, essentiel pour l’approvisionnement de Goma, reste démuni de tout dispositif de surveillance, exposant chaque jour des centaines de vies au risque de périr dans les eaux tumultueuses du lac. Comment accepter cela dans un monde où la technologie et la sécurité devraient être la norme ?
Mais peut-être que ces tragédies, qui se répètent sur le lac Kivu, sur les routes et dans les airs, ne sont pas seulement le fruit de l’incompétence ou de l’avidité des puissants. Peut-être sont-elles le reflet d’une population abandonnée, forcée de naviguer entre les choix les plus risqués, espérant chaque fois tromper le destin.
Car au fond, qu’est-ce qu’un voyage si ce n’est une quête d’espoir ? Pourtant, cet espoir se heurte à la réalité amère d’un système brisé, où même les plus élémentaires des protections manquent cruellement.
Ainsi, ce lac, autrefois symbole de vie et de prospérité, devient un cimetière liquide. Les familles attendent, désespérées, espérant retrouver leurs proches, morts ou vifs, tout en sachant que la vie sur ces eaux est une loterie où l’on joue trop souvent avec la mort.
Combien de temps encore devrons-nous pleurer des vies perdues, englouties par la négligence et l’indifférence ? Combien de victimes faudra-t-il pour que la conscience collective se réveille et exige des changements réels ?
En attendant, le lac Kivu continue de se nourrir des tragédies humaines, silencieux témoin d’un système qui les trahit à chaque naufrage, à chaque disparition.
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