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Immigration du Kasaï vers le Katanga: Une bombe à retardement.

Vers les années 1990, lorsque feu le Maréchal Mobutu avait simulé  de démocratiser le pays par l’ouverture des vannes  scissionnistes de la discrimination et de la haine ethnique sous couvert d’un multipartisme biaisé, un certain Kyungu wa Kumwanza, alors membre influent de l’UDI(Union des Démocrates Indépendants), parti politique de M. Ngunz Karl i Bond, le premier avait profité de cette brèche pour porter un coup dur contre la plus grande colonie kasaienne installée au Katanga depuis l’époque coloniale.

Pourchassés, persécutés massacrés par leurs voisins Balubakat du Katanga, ce fut des milliers de Kasaïens survivants de ces pogroms à devoir retourner dans leurs provinces d’origine, longtemps laissées pour compte par le Maréchal Mobutu qui les avait punies pour l’outrecuidance d’un de leurs fils, en l’occurrence un certain Etienne Tshisekedi wa Mulumba, à s’opposer au régime dictatorial en place.

Depuis lors, la République Démocratique du Congo a été le théâtre de guerres civiles à répétition, d’autres massacres ont eu lieu et des régimes en ont remplacé d’autres.

Mais, quelles leçons le Congolais en général et Félix Tshisekedi en particulier ont-ils tiré de tant de chaos et de désolation? Le carnage des Kasaïens de Lubumbashi et leur déportation forcée vers leurs provinces d’origine ont malheureusement été relégués à l’histoire ancienne. Tout le monde est passé à côté de la plaque, même les plus directement concernés, y compris le président Félix Tshisekedi et ses frères.

Une fois les régimes  de Mobutu et des Kabila passés, ce désastre a disparu de la mémoire collective des Congolais et cela nous a fait croire que le conflit était réglé, faisant oublier que le pire est à venir.

Aujourd’hui encore, Félix Tshisekedi et ses conseillers kasaïens, obnubilés par l’orgueil, les ambitions et l’expansionnisme de l’hégémonie du Kasaï-power sont en train de commettre une erreur historique aux conséquences incalculables.

En dépit de tant d’avertissements, et de tous les signes prémonitoires, faisant semblant d’ignorer l’ethnicisation à outrance de la société katangaise, Félix Tshisekedi organise une migration massive de ses frères kasaïens vers le Katanga. Chaque jour, plusieurs dizaines de véhicules bondés à craquer  font la navette entre les deux provinces concernées par cet exode.

Pour assurer leur sécurité, ces camions de l’exil sont précédés et escortés par des blindés remplis des membres de la sinistre garde républicaine qui s’est déjá acquis une triste réputation lors des massacres du 30 août 2023, à Goma.

Ni les historiens, ni les hommes politiques dont le seul souci est de manger au ratelier bien garni de Félix Tshisekedi, ni les religieux, occupés pour la plupart à assurer leur influence politique ou à grossir leurs églises, et partant leur bourse, personne n’est capable de lire les sigaux de haine et de persécution, et prévenir l’imminente conflagration suspendue, telle une épée de Damoclès sur tout le territoire congolais.

L’invention de cette nouvelle direction d’une migration interprovinciale suicidaire des Kasaïens vers le Katanga fait partie d’un vaste plan conçu et mis en oeuvre par le chef de l’Etat. Il offre à Félix Tshisekedi et à son ethnie une solution au problème de chômage et de surpopulation  dans ces provinces où les populations rurales sont fatiguées de vivre dans l’absolu dénuement, sur une terre érodée, latérisée, ne permettant plus de produire le minimum nécessaire à la subsistance.

Vue à travers le prisme de la loi et non des préjugés, cette migration est conforme  à la loi de la République qui reconnaît à tout Congolais le droit d’immigrer, de s’installer et de vivre dans n’importe quelle province de son pays.

L’ incongruïté de cet immense mouvement migratoire réside dans son ampleur, son organisation, son encadrement sécuritaire,  et le silence complice de toutes les autorités politico- administratives tant locales que nationales.

L’objectif de Félix Tshisekedi n’est pas le seul expantionnisme de l’ethnie Kasaïenne, mais aussi et surtout la kasaïanisation de tout le pays, le pillage systématique de toutes les ressources naturelles au profit de son clan, l’occupation de tous les postes-clés par le truchement d’un népotisme médiéval à l’échelle nationale.

En effet, ce phénomène pourrait se reproduire dans toutes les provinces de la RDC où aujourd’hui l’écart entre les postes de travail occupés par les Kasaïens dans l’administration publique, l’armée, la police et les services de renseignement ne fait que se creuser, comme s’élargit le fossé entre les classes dirigeantes (Présidence, ministères, Sénat et Assemblée nationale) et les fonctionnaires de l’Etat, ou les paysans à qui le Président de la république a oté le pain de la bouche depuis belle lurette.

Ce plan gigantesque mais suicidaire d’expansionnisme kasaïen contraste avec le refus du pouvoir de Kinshasa de rapatrier des centaines de milliers de congolais de l’Est qui végètent depuis trois décennies dans des camps de réfugiés, sa persistance à en déporter d’autres dans les pays voisins,  et sa volonté de prendre en otage des millions de déplacés de guerre de Kanyarucinya, Mugunga, Kanyabayonga et Kirumba, dont le retour dans les territoires libérés par le M23-AFC est un véritable parcours de combattants, à cause de l’interdiction et des restrictions imposées par Félix Tshisekedi et son armée.

Toutefois, cet exode sans précédent dans les annales de l’histoire du Congo ne va pas sans frustration ni ressentissentiment.

La fomentation des conflits et l’exacerbation  des haines interethniques constituent une bombe à retardement qui risque d’exploser avec une violence volcanique que ni les intimidations, ni les arrestations arbitraires, ni les emprisonnements sans procès, ni la trop controversée loi sur la peine de mort ne pourraient arrêter.  Et la prophétie du leader chinois, Mao Tsé Toung de se réaliser sur la RDC. « Bientôt des centaines de millions de paysans se lèveront comme une puissante tempête, comme un cyclone si fort et si violent qu’aucun pouvoir, si fort soit-il, ne pourra maîtriser ».

On ne le dira jamais assez, le M23-AFC n’a pas choisi la guerre comme méthode de revendication des droits de la population congolaise. Elle lui a été imposée par la politique oppressive et exclusionniste de Kinshasa.

Aujourd’hui, nul ne peut nier l’efficacité et les résultats palpables obtenus par ce mouvement, qu’il s’agisse du niveau de vie du peuple, de l’organisation sociale, du développement économique et de l’influence politique sur tout le territoire qu’il contrôle.

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