Dans l’ombre des collines verdoyantes du Nord-Kivu, Goma se dresse, blessée et vacillante, sous le poids d’une insécurité omniprésente. Les cris des habitants, étouffés par le fracas des armes, résonnent dans les ruelles de Karisimbi et Ndosho, quartiers autrefois paisibles, désormais témoins muets de l’horreur quotidienne.
L’assassinat brutal d’Edmond Bahati Monja, coordonnateur de Radio Maria, fauché par des balles alors qu’il rentrait chez lui, est venu comme un écho sombre à une liste interminable de victimes, effacées dans l’indifférence d’une ville en état de siège.
Ce n’est pas seulement un homme, mais trois vies qui ont été fauchées ce 27 septembre 2024, dans une ville où l’insécurité semble se métamorphoser en une fatalité insoutenable. Ces hommes armés sans visage, surgis de nulle part, frappent sans prévenir, plongeant Goma dans une nuit sans fin.
La société civile tire la sonnette d’alarme, mais les réponses des autorités, des forces de la MONUSCO, des contingents de la SADC, et des FARDC, semblent s’évaporer dans le brouillard d’une ville qui sombre peu à peu dans le chaos.
Le maire, avec son opération « Safisha Muji », tentait de balayer la criminalité qui rôde, mais les arrestations n’ont fait qu’effleurer la surface d’une violence qui ronge les fondations mêmes de la communauté.
Goma, autrefois cœur battant du commerce et de la culture dans l’Est de la RDC, devient aujourd’hui une ville aux artères meurtries, où chaque jour s’ajoute à la longue litanie des morts. Les chiffres sont froids, implacables : 78 personnes assassinées entre avril et juillet 2024, un décompte sinistre qui révèle l’impuissance des autorités à endiguer cette vague de sang.
Les exemples de l’insécurité s’étendent bien au-delà de Goma. Dans les villages environnants, les hommes armés sévissent aussi, des localités comme Sake ou Masisi n’étant plus épargnées.
Les routes deviennent des pièges mortels, les marchés des cibles vulnérables. Des familles entières fuient vers des terres inconnues, espérant échapper à ce spectre qui plane sur la région. Pourtant, pour beaucoup, le danger est omniprésent, collant à leurs talons comme une ombre.
L’assassinat d’Edmond Bahati Monja est plus qu’un simple crime, il est le reflet d’une insécurité qui défie toute logique. Pour l’abbé Muhigi Adeodatus, directeur de Radio Maria, la perte est insupportable : « Comment accepter qu’un homme aussi dynamique soit arraché à la vie ? Nous pleurons notre frère, mais c’est à vous, autorités, que revient la responsabilité de protéger les vivants. »
Face à cette insécurité généralisée, les conséquences sont terrifiantes. Politiquement, la légitimité des autorités est ébranlée. Chaque meurtre est une pierre de plus déposée sur l’édifice fragile de la confiance entre le peuple et ses dirigeants. Socialement, la peur se propage, infectant les esprits, désintégrant le tissu communautaire. Économiquement, Goma, cette ville jadis prospère, se transforme en un lieu où les opportunités s’évaporent aussi rapidement que la sécurité.
Ce n’est plus seulement une crise sécuritaire, mais une lente désintégration de l’âme même de la région, laissant derrière elle des cœurs lourds, des regards vides, et un pays qui vacille à la lisière du gouffre.
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