En cette veille du crépuscule du seizième jour d’août, les voiles de la justice se sont refermées sur l’épisode tumultueux connu sous le nom gravé dans l’éther de la tentative du « coup d’État du 19 mai ».
Le major Freddy Ehume, érigé en pilier de la cour martiale de Kinshasa-Gombé, a décrété la fin des interrogations sous les ors du tribunal, après avoir écouté les échos des voix des accusés. Cinquante et une âmes, portées par le destin, se trouvent ainsi engagées dans la danse du jugement, accusées de troubler le repos du sanctuaire de Vital Kamerhe et du palais de la Nation, antre des délibérations présidentielles.
À l’issue de plus de deux mois de joutes verbales et légales entamées dès le premier souffle de juin, et au terme de huit heures de débats, animées par les passions humaines ce même jour, le major Ehume, de sa voix claire comme le cristal, a annoncé que le tribunal, tel un sage antique, se trouvait désormais suffisamment illuminé. Les acteurs de ce drame sont invités à tisser leurs derniers arguments avant l’ultime acte.
Dans le cœur vibratoire de ce vendredi, un cercle d’experts versés dans l’art sombre de la cybercriminalité a dévoilé une fresque, un récit reconstruit des événements du 19 mai. Jean-Jacques Wondo, autrefois ombre parmi les agents de l’Agence nationale de renseignement et aujourd’hui désigné comme l’architecte de cette machination par le mouvement New Zaïre, a suscité un orage parmi les avocats de la défense. Christian Malanga, couronné à tort ou à raison comme le monarque de ce soulèvement, a été cueilli par la faux des forces de sécurité lors de cette nuit fatidique.
Lorsque les ténèbres enveloppaient encore la commune opulente de la Gombe à Kinshasa, en cette nuit étoilée de mai, une horde d’hommes armés, semblables à des spectres de guerre, s’est abattue sur la résidence de Vital Kamerhe. Ils ont ensuite pris d’assaut le palais de la Nation, symbole de la souveraineté étatique, brandissant le drapeau du Zaïre, invoquant les ombres du passé sous le règne de Mobutu, le dictateur déchu.
Ils réclamaient le renversement de l’actuel chef d’État, qui règne depuis 2019 et récemment reconduit dans sa magistrature. Leur rébellion fut brisée par le fer et le feu des gardiens de l’ordre, qui ont capturé une quarantaine de ces fantômes et ont mis fin au périple de quatre autres, dont leur chef, Christian Malanga, une âme errante revenue des États-Unis.
Cinquante et une ombres, dont trois Américains, attendent maintenant que le rideau se lève à nouveau le vingt-six août, dans les murs austères de la prison militaire de Ndolo.
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